L’effet boomerang

C’est penser qu’on va bien, qu’on a avancé, et un soir le prendre en pleine face, ce fameux boomerang !

En fait ma façade est en carton. Très bien imitée, il faut l’avouer, mais en carton quand même.
J’aime à penser que je suis une personne forte. Que j’arrive à avancer dans la vie, en me relevant à chaque fois que je tombe. Alors oui. C’est vrai. Sauf que je déteste tomber.
Je suis tombée. Encore une fois. Dans la nuit de samedi à dimanche. Sans que j’ai pu le voir venir. Sans qu’il se soit passé quelque chose de vraiment « grave » en apparence.
Je suis tombée. À genoux. Sur des genoux qui n’ont jamais eu le temps de cicatriser.
Je suis tombée et je suis restée là, par terre, pendant quelques heures. Et j’y serais bien restée si je n’avais pas été obligée de me relever pour aller bosser. Je serais restée là, à genoux sous la pluie en attendant que tout s’arrête.
Mais ça ne s’arrête jamais. Ça fait semblant c’est tout. Ça se tapit dans l’ombre. Ça attend son heure. Et ça me donne un rapide coup de couteau dans ces plaies qui ne sont même pas cicatrisées, mais qui avaient au moins le mérite de ne plus me faire souffrir.

Je suis debout aujourd’hui. Je ne sais pas comment je fais, mais je suis debout. Oh, faudrait pas un coup de vent trop violent où je retomberais lamentablement, mais je suis debout. Un peu courbée. Juste un peu. Mais c’est ce peu qui change tout. Je suis à vif, avec cette envie de pleurer qui ne me quitte pas. Cette envie de me rouler en boule dans un coin et d’y rester en attendant que ça passe. Même si je sais maintenant que ça fait plus de 20 ans que ça ne passe pas.

Je suis en colère aussi. Contre moi. De ne pas réussir à dépasser ça. Contre ceux que j’ai laissé me faire du mal. Contre eux qui m’en ont fait, souvent par pur égoïsme.
Je me suis reprise en main. J’ai pris deux décisions, qui porteront leurs fruits je l’espère, même si je sais que ça prendra du temps. Beaucoup de temps. Encore trop de temps.

Je suis fatiguée.

Pas comme les autres… et alors ?

Ça ne vous est jamais arrivé, de vous sentir complètement en décalage vis à vis des gens avec lesquels vous êtes à un moment donné ? L’impression de ne pas être à votre place ? L’impression d’être incompris et regardé comme un oiseau bizarre, d’être une espèce récemment découverte ? Et pire que tout d’être jugée ? Voire même qu’on ce demande ce que vous faites avec la personne avec qui vous vivez ???

Je ne suis pas une originale, nan, nan, je m’habille classique, je n’ai pas d’avis farfelus sur la vie, la société, la politique, mais je lis et je suis casanière, un peu directive sur les bords avec ma vision d’un week-end tranquille et d’une fête entre amis, mais pas plus bizarre qu’une autre. Sauf que dimanche dernier, j’ai ressenti un profond malaise assise sur ma chaise pendant 3h à regarder les autres se démener au ping-pong… J’avais oublié qu’avec ce groupe là, j’avais peu d’atomes crochus. Oh ! Ils ne sont pas désagréables avec moi, loin de là, on arrive toujours un peu à discuter, mais sans plus. Ça je pourrais vivre avec, surtout depuis que que retravaille et que je me suis fait de nouvelles amies, avec lesquelles je parlent de tout et de rien, je me retrouve enfin, mais ce qui me blesse le plus, c’est cette sensation qu’ils se demandent ce que je fais avec lui, vu que lui est totalement différent.

Oui, lui et moi on est différent, mais on s’accorde, je pense qu’on fait tous les deux les compromis nécessaires et on s’aime.
Ou alors je suis totalement parano, ce qui n’est pas à exclure non plus… On m’a dit que j’avais trop de caractère ? Est-ce qu’on a en a vraiment trop ?? Je dois avouer que je suis assez paumée… Peut-on réellement être tout le temps soi ? Doit-on s’adapter aux gens qu’on côtoie au risque de s’oublier ? Est-ce faire des compromis de groupe ou est-ce se renier ? Ou tout simplement je reste comme ça, et j’arrête de me prendre la tête ? Ouais alors là j’ai essayer, mais on cerveau s’arrête pas…

L’équilibre vers le bien-être et le bonheur n’est pas encore pour demain.

 

 

 

Semaine de merde !

Ouais, y’a des semaines comme ça où tout part en vrille, où on ne maitrise plus rien, où les catastrophes s’enchainent sans qu’on y comprenne rien, a en devenir anesthésiée.

J’ai mal dormi toute la semaine, m’endormir vite oui, me réveiller toutes les heures aussi. Faire des rêves bizarres, régler des comptes à des pétasses présomptueuses (punaise qu’est-ce que ça fait du bien de leur mettre la main dans la figure même en rêves). Arriver au boulot et découvrir les nouveaux changements, travailler seule entre celle qui est en congés est celle qui est malade, préparer un entretien, ne pas trop mal s’en sortir, et finalement apprendre que le poste est pour une autre. Faire face malgré tout, puisqu’il faut bien que la vie continue et recevoir un appel de maman pour apprendre que son frère est mort la nuit dernière. Pleurer (encore une fois) parce qu’il va me manquer, que je ne peux même pas remonter pour lui faire un dernier au revoir et que je ne peux pas soutenir ma mère et ma sœur.

Prendre un coup au moral, un gros, et détester réaliser que je ne suis pas aussi forte que je le pense. Détester devoir dire « au secours » et déranger les autres. Détester pleurer. Détester cette fatigue qui ne me lâche plus. Détester avoir appris à devoir faire avec.

À côté de ça, j’ai eu aussi quelques bonnes nouvelles, un superbe bouquet de St Valentin, par un homme qui déteste cette fête s’il vous plaît, une soirée entre amis bien sympathique, du soutien de collègue face à la mauvaise nouvelle du poste qui me passe sous le nez, des discussions avec les copines du net qui font bien rire… Oui, dans ma vie tout n’est pas à jeter, je le sais bien… mais y’a des moments où ça ne fait pas le poids, quand la vie s’obstine à vouloir déséquilibrer ma balance, j’ai légèrement tendance à craquer.

Laissez-moi cette journée, assise sur le bord de la route, et promis demain je remonte en selle. Parait qu’on a pas l’choix.