Tribulations d’une célibataire #1

Lundi soir. 10 novembre 1997.

Je sors, veille de 11 novembre, je ne vais pas rater une soirée où je peux sortir. J’ai fêté mes 22 ans il y a 3 mois presque pile/poil et ai eu ma première vraie déception amoureuse y’a 4 mois. Je suis jeune. J’en profite !

D’ailleurs, ce soir j’ai un but. J’ai repéré un mec. Ça fait plusieurs soirs qu’il est là. Et ce soir, j’attaque. J’aime pas tourner autour du pot. J’aime pas perdre mon temps. J’aime pas me faire des films sur un mec pour au final me prendre un râteau, ramasser mon cœur brisé et le recoller. Bref, je fonce, ça fait moins mal que te piétiner sur place, attendre, attendre, attendre… espérer, espérer, espérer… pour le même résultat : être envoyer bouler sur les roses.

J’arrive tôt. Trop tôt. Comme chaque fois qu’on sort. Mais ma copine veut arriver tôt. On a l’air de ploucs à être les premières dans la boite. Les premières sur la piste. Et alors ? C’est pas comme si je m’en préoccupais. Moi, j’aime danser. Me mettre sur la piste de danse, seule ou pas, et bouger mon corps.  Je danse en tournant, comme ça j’observe. Je regarde les gens.  Regarde qui à repéré qui. Qui drague qui. Qui repart avec qui. Qui se prend un râteau. Et surtout QUI pourrait me plaire ! Parce que bon, maintenant que j’ai été en couple avec 1 mec pendant 1 an, que c’était le 3ème avec lequel je sortais, j’aimerais bien voir si c’était pas hasard, ou si je plais VRAIMENT.

La soirée passe. Je danse. Bois du coca. Et rien. Bah tant pis, ça sera pour un autre soir… De toute façon, je me sens bien : pantalon taille basse, évasé en bas, noir satiné, petit haut blanc qui dévoile mes abdos… Là, je vous arrête et vous rassure de suite ! J’ai 22 ans, je mesure 1m59, pèse 41 kg toute mouillée, et si j’ai des abdo c’est parce que j’arrive pas à avoir de la graisse pour les cacher. Et NON, ne me détestez pas de suite, j’ai galéré toute ma vie pour grossir. On dirait une anorexique, alors que je mange comme 4, et avoir des jambes comme des baguettes, c’est tout sauf sexy. Oh, et j’ai pas de seins non plus ! Bref, je mets ce que j’ai de bien en avant : mes yeux bleus/gris et mes adbos (et j’abuse des soutifs rembourrés). Donc, je danse, je tourne et là… à 3h du matin qui je vois arriver ? LUI ! (vous avez bien suivi) Et là, la boule au ventre. Je gamberge : je vais lui dire quoi. Parce que je ne vais pas me dégonfler ! Ça non ! Pas l’genre de la maison. Alors je réfléchis. Je danse. Je tourne. Et le dévore des yeux. Et mon cerveaux reste désespérément vide d’idées de génie. Sauf… qu’il se poste sur le bord de la piste de danse avec un pote. Qu’ils me regardent en parlant. Et là… bei, je réfléchis pas… Je respire un grand coup… et j’y vais… « Dites les mecs, si c’est pour parler de moi, j’espère que c’est en bien ? ».

Et voilà. La glace est brisée. J’ai le choix entre les deux. Nico et Tonio. Et je choisi Nico. J’aime son sourire. On parle le reste de la soirée, soit à peine 1h. Je vois bien que je lui plais. Mais il ne se passe rien. Quand on arrive vers 5h du matin (ouais Cendrillon c’est loin, maintenant les citrouilles tiennent jusqu’à 5h du mat’ et plus minuit), il ne s’est rien passé et je doute. Mon amie veut rentrer. Je lui dis que je veux rester, que Nico me ramènera. Elle ne veut pas me laisser avec une mec qu’elle ne connait pas. J’insiste, quand j’ai une idée en tête… Elle cède. Elle part. Il ne se passe toujours rien… Je me suis plantée… Tant pis… Près des vestiaires, alors qu’on allait partir, il m’embrasse. J’ai les jambes qui flageolent. Son baiser est léger comme une plume. Comme une ébauche, une promesse. J’en veux encore !! Il s’éloigne un peu, et balance la phrase qui tue : « J’ai une copine. Et s’il se passe quelque chose cette nuit, ça n’ira pas plus loin. » Le monde s’écroule.  Je n’entends plus la musique. J’ai été trompée. Je ne ferais pas la même chose à une autre. Ma voix claque comme un fouet. « Ramène-moi ».

On monte en voiture. Je lui indique la route pour rentrer chez moi. Chez ma mère. Je ne dis rien d’autre mais je gamberge. Personne ne nous à vu en boite, à part la fille des vestiaires. Qui le saura ? Ce n’est pas moi qui le dirais à sa copine. Je ne sais pas qui c’est. Il se gare devant chez moi. Ma décision est prise.
« – On va chez toi.
– Quoi ?
– On va chez toi. Personne ne nous à vu. Je n’irais pas voir ta copine pour te lui dire. Elle ne souffrira pas. Et j’ai pas envie de me priver. »
Il n’a pas fallu lui dire deux fois. En 5 mm on était chez lui. Et c’est la première fois que j’ai couché avec un mec que je connaissais depuis 2h maxi. L’histoire prouvera aussi que ça ne sera pas la dernière avec lui. On s’est revu de temps en temps pendant 2/3 ans. Par contre, ma mère a moyennement appréciée que je l’appelle à 7h du matin pour lui dire que je ne rentrais pas.  » Tu es avec un homme ? » Non, avec un martien dans une soucoupe volante.
Je suis rentrée à 16h ce jour là. Ma mère n’était pas là. Elle faisait les hôpitaux. Ma sœur m’a dit « T’es morte ! Maman s’inquiétait tellement qu’elle est parti faire les hôpitaux. »
Maman ne m’a pas tuée. Le temps lui a appris à ne plus s’inquiéter inutilement. Et moi j’avais découché à la dernière minute pour la première fois.

Pas la dernière. Ouvrir une boite de pandore expose souvent à toutes sortes d’expériences.

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