STOP

Depuis deux semaines je suis en arrêt pour surmenage. Je ne l’ai pas vu arriver et je l’ai pris encore plus fort en pleine gueule.

J’étais de sortie. Je m’amusais. Je dansais, je chantais, je riais… et d’un seul coup la douleur à la poitrine, le cœur comme oppressé. Je suis rentrée, j’ai dormi, mais la douleur n’est pas passée. Lundi appel chez le médecin qui m’oriente vers les urgences. J’y ai passé trois heures, pour finalement apprendre que ce n’est rien de physique, de mécanique, mais que ma tête et mon corps me lâchent. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est le médecin urgentiste. Moi je continuais à dire que tout allait bien. Seulement maintenant que je l’ai admis, je vois bien que non.

Là où je l’ai vraiment compris ? En écoutant les paroles de la nouvelle chanson des Enfoirés. Je m’identifiais aux gens à qui on a laissé un monde difficile et qui baissent les bras. Et après quelques minutes je me suis dit « Ah bah nan, j’ai 40 ans dans un peu plus d’un an, je suis déjà à la moitié de ma vie, et je n’en ai rien fait ». BIM ! C’est si simple que ça. En surface j’aime ma vie. J’ai un homme avec lequel ce n’est pas toujours facile, un peu ours sur les bords, mais il est compréhensif et patient sur bien des points. Mon boulot ne me déplaît pas, à défaut de me passionner. J’ai des amis, une vie sociale, une passion dans la lecture. Mais il me manque cette chose qui fait que je serais fière de moi. Qui ferait que lorsque je me lève le matin, j’ai un but, une envie, que je sente que je suis utile. Ou du moins que je fasse ce que j’aime vraiment.

Ça c’est le point N°1, le N°2 c’est que j’aime tout contrôler et que lorsque je n’y arrive pas, ça m’affole. Quand j’étais petite, à me boucher les oreilles pour ne pas entendre la vie des adultes, je me suis fait une image d’Épinal de ma vie de quand je serais grande. « Moi quand je serais grande je ne crierais pas », « Moi quand je serais grande je serais comme ça avec mes enfants », « Moi quand je serais grande… ». Sauf que rien ne s’est passé comme je le voulait. À 20 ans j’ai touché mon rêve du bout des doigts. Mais la vie (cette pute !) en a décidé autrement. J’ai vécu d’autres choses. Pleins ! Des belles, des intenses, des inoubliables, dès que j’aimerai justement oublier, des qui laissent des marques, des à effets à retardement, des qui m’ont fait grandir, des qui m’ont fait rencontrer des gens géniaux, d’autres vraiment pas beaux… Ces choses qui font qui je suis aujourd’hui. Cette personne que j’aime autant que je déteste.

Je ne suis pas parfaite. Je n’ai même jamais voulu l’être. Mais je voulais une vie parfaite. Où je serais bien. Qui aurait contre balancer les 10 premières années… J’avais envie d’écrire les 10 premières années d’enfer. Je ne m’étais pas rendue compte avant de vouloir l’écrire que c’était ça. C’est certes un peu fort, mais avec mes yeux d’enfants, ça y ressemble. Parce qu’à bien y réfléchir. À bien chercher. J’en ai peu de souvenirs heureux. Vous connaissez le poids des histoires familiales ? Non ? Petits veinards !

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