L’effet boomerang

C’est penser qu’on va bien, qu’on a avancé, et un soir le prendre en pleine face, ce fameux boomerang !

En fait ma façade est en carton. Très bien imitée, il faut l’avouer, mais en carton quand même.
J’aime à penser que je suis une personne forte. Que j’arrive à avancer dans la vie, en me relevant à chaque fois que je tombe. Alors oui. C’est vrai. Sauf que je déteste tomber.
Je suis tombée. Encore une fois. Dans la nuit de samedi à dimanche. Sans que j’ai pu le voir venir. Sans qu’il se soit passé quelque chose de vraiment « grave » en apparence.
Je suis tombée. À genoux. Sur des genoux qui n’ont jamais eu le temps de cicatriser.
Je suis tombée et je suis restée là, par terre, pendant quelques heures. Et j’y serais bien restée si je n’avais pas été obligée de me relever pour aller bosser. Je serais restée là, à genoux sous la pluie en attendant que tout s’arrête.
Mais ça ne s’arrête jamais. Ça fait semblant c’est tout. Ça se tapit dans l’ombre. Ça attend son heure. Et ça me donne un rapide coup de couteau dans ces plaies qui ne sont même pas cicatrisées, mais qui avaient au moins le mérite de ne plus me faire souffrir.

Je suis debout aujourd’hui. Je ne sais pas comment je fais, mais je suis debout. Oh, faudrait pas un coup de vent trop violent où je retomberais lamentablement, mais je suis debout. Un peu courbée. Juste un peu. Mais c’est ce peu qui change tout. Je suis à vif, avec cette envie de pleurer qui ne me quitte pas. Cette envie de me rouler en boule dans un coin et d’y rester en attendant que ça passe. Même si je sais maintenant que ça fait plus de 20 ans que ça ne passe pas.

Je suis en colère aussi. Contre moi. De ne pas réussir à dépasser ça. Contre ceux que j’ai laissé me faire du mal. Contre eux qui m’en ont fait, souvent par pur égoïsme.
Je me suis reprise en main. J’ai pris deux décisions, qui porteront leurs fruits je l’espère, même si je sais que ça prendra du temps. Beaucoup de temps. Encore trop de temps.

Je suis fatiguée.

Tribulations d’une célibataire #1

Lundi soir. 10 novembre 1997.

Je sors, veille de 11 novembre, je ne vais pas rater une soirée où je peux sortir. J’ai fêté mes 22 ans il y a 3 mois presque pile/poil et ai eu ma première vraie déception amoureuse y’a 4 mois. Je suis jeune. J’en profite !

D’ailleurs, ce soir j’ai un but. J’ai repéré un mec. Ça fait plusieurs soirs qu’il est là. Et ce soir, j’attaque. J’aime pas tourner autour du pot. J’aime pas perdre mon temps. J’aime pas me faire des films sur un mec pour au final me prendre un râteau, ramasser mon cœur brisé et le recoller. Bref, je fonce, ça fait moins mal que te piétiner sur place, attendre, attendre, attendre… espérer, espérer, espérer… pour le même résultat : être envoyer bouler sur les roses.

J’arrive tôt. Trop tôt. Comme chaque fois qu’on sort. Mais ma copine veut arriver tôt. On a l’air de ploucs à être les premières dans la boite. Les premières sur la piste. Et alors ? C’est pas comme si je m’en préoccupais. Moi, j’aime danser. Me mettre sur la piste de danse, seule ou pas, et bouger mon corps.  Je danse en tournant, comme ça j’observe. Je regarde les gens.  Regarde qui à repéré qui. Qui drague qui. Qui repart avec qui. Qui se prend un râteau. Et surtout QUI pourrait me plaire ! Parce que bon, maintenant que j’ai été en couple avec 1 mec pendant 1 an, que c’était le 3ème avec lequel je sortais, j’aimerais bien voir si c’était pas hasard, ou si je plais VRAIMENT.

La soirée passe. Je danse. Bois du coca. Et rien. Bah tant pis, ça sera pour un autre soir… De toute façon, je me sens bien : pantalon taille basse, évasé en bas, noir satiné, petit haut blanc qui dévoile mes abdos… Là, je vous arrête et vous rassure de suite ! J’ai 22 ans, je mesure 1m59, pèse 41 kg toute mouillée, et si j’ai des abdo c’est parce que j’arrive pas à avoir de la graisse pour les cacher. Et NON, ne me détestez pas de suite, j’ai galéré toute ma vie pour grossir. On dirait une anorexique, alors que je mange comme 4, et avoir des jambes comme des baguettes, c’est tout sauf sexy. Oh, et j’ai pas de seins non plus ! Bref, je mets ce que j’ai de bien en avant : mes yeux bleus/gris et mes adbos (et j’abuse des soutifs rembourrés). Donc, je danse, je tourne et là… à 3h du matin qui je vois arriver ? LUI ! (vous avez bien suivi) Et là, la boule au ventre. Je gamberge : je vais lui dire quoi. Parce que je ne vais pas me dégonfler ! Ça non ! Pas l’genre de la maison. Alors je réfléchis. Je danse. Je tourne. Et le dévore des yeux. Et mon cerveaux reste désespérément vide d’idées de génie. Sauf… qu’il se poste sur le bord de la piste de danse avec un pote. Qu’ils me regardent en parlant. Et là… bei, je réfléchis pas… Je respire un grand coup… et j’y vais… « Dites les mecs, si c’est pour parler de moi, j’espère que c’est en bien ? ».

Et voilà. La glace est brisée. J’ai le choix entre les deux. Nico et Tonio. Et je choisi Nico. J’aime son sourire. On parle le reste de la soirée, soit à peine 1h. Je vois bien que je lui plais. Mais il ne se passe rien. Quand on arrive vers 5h du matin (ouais Cendrillon c’est loin, maintenant les citrouilles tiennent jusqu’à 5h du mat’ et plus minuit), il ne s’est rien passé et je doute. Mon amie veut rentrer. Je lui dis que je veux rester, que Nico me ramènera. Elle ne veut pas me laisser avec une mec qu’elle ne connait pas. J’insiste, quand j’ai une idée en tête… Elle cède. Elle part. Il ne se passe toujours rien… Je me suis plantée… Tant pis… Près des vestiaires, alors qu’on allait partir, il m’embrasse. J’ai les jambes qui flageolent. Son baiser est léger comme une plume. Comme une ébauche, une promesse. J’en veux encore !! Il s’éloigne un peu, et balance la phrase qui tue : « J’ai une copine. Et s’il se passe quelque chose cette nuit, ça n’ira pas plus loin. » Le monde s’écroule.  Je n’entends plus la musique. J’ai été trompée. Je ne ferais pas la même chose à une autre. Ma voix claque comme un fouet. « Ramène-moi ».

On monte en voiture. Je lui indique la route pour rentrer chez moi. Chez ma mère. Je ne dis rien d’autre mais je gamberge. Personne ne nous à vu en boite, à part la fille des vestiaires. Qui le saura ? Ce n’est pas moi qui le dirais à sa copine. Je ne sais pas qui c’est. Il se gare devant chez moi. Ma décision est prise.
« – On va chez toi.
– Quoi ?
– On va chez toi. Personne ne nous à vu. Je n’irais pas voir ta copine pour te lui dire. Elle ne souffrira pas. Et j’ai pas envie de me priver. »
Il n’a pas fallu lui dire deux fois. En 5 mm on était chez lui. Et c’est la première fois que j’ai couché avec un mec que je connaissais depuis 2h maxi. L’histoire prouvera aussi que ça ne sera pas la dernière avec lui. On s’est revu de temps en temps pendant 2/3 ans. Par contre, ma mère a moyennement appréciée que je l’appelle à 7h du matin pour lui dire que je ne rentrais pas.  » Tu es avec un homme ? » Non, avec un martien dans une soucoupe volante.
Je suis rentrée à 16h ce jour là. Ma mère n’était pas là. Elle faisait les hôpitaux. Ma sœur m’a dit « T’es morte ! Maman s’inquiétait tellement qu’elle est parti faire les hôpitaux. »
Maman ne m’a pas tuée. Le temps lui a appris à ne plus s’inquiéter inutilement. Et moi j’avais découché à la dernière minute pour la première fois.

Pas la dernière. Ouvrir une boite de pandore expose souvent à toutes sortes d’expériences.

L’ex qui fait mal, comme un cailloux dans une chaussure

« Faire ce qu’on déconseille aux autres. Voir que son ex s’est marié, alors qu’il était anti-mariage, trop « conventionnel ». Se dire que ça confirme que ce n’est qu’un con. Se dire qu’elle n’est même pas jolie. Savoir que c’est petit petit mais que ça fait du bien quand même. Se dire que lui non plus finalement ne casse pas des briques. Ce que je lui ai trouvé ? Ne plus s’en souvenir. Se dire qu’au final, en fait, on s’en fout. Si je m’étais mariée avec lui, je serais malheureuse aujourd’hui (lui aussi mais ça serait bien fait ^^ mesquine jusqu’au bout), je ne serais plus moi. Je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui et que j’aime. En fait, regarder derrière soi et se dire qu’on ne veut pas revenir en arrière. Et que définitivement, je n’irai plus voir ce qui se passe du côté de chez lui. Je ne lui souhaite rien. Mais je me souhaite d’être heureuse ! »
Voilà ce que je viens de noter sur facebook, suite à un passage sur la page d’un ex, l’avant dernier, parce que le dernier lui on a réussi à le « classer », comme tous les autres d’ailleurs. Mais pas LUI. Pourquoi ? Parce qu’il a fait voler en éclats toutes mes certitudes, parce qu’il a chambouler jusqu’à mes racines les plus profondes, parce qu’il voulait être mon mentors et que je crois que c’est ça qui m’a fait le plus de mal. Nan, c’est pas ça, faut être réaliste. C’est le fait que je me suis laissée faire, sans réagir. MOI, celle qui dit toujours ce qu’elle pense, ou presque, et pas toujours avec les formes. MOI, celle qui remonte toujours la pente toute seule, même si c’est pas bien de ne pas demander d’aide. MOI qui remue les fesses des autres. Enfin MOI quoi ^^ Et surtout que c’est LUI qui y a mis fin. Je me dis parfois avec effrois que je ne l’aurais peut-être jamais quitté, alors qu’il était clair qu’on était pas fait l’un pour l’autre. Les deux opposés. Je voulais qu’on se complète. Il voulait que je devienne comme lui…

Avec le temps, je me suis dit qu’il ne m’avait jamais aimé. Ce qui fait mal quand je vois tout ce que je lui ai donné. Il aimait l’idée de ce que j’aurais pu être.  J’aimerais le ranger dans une boite fermée hermétiquement. Scellée. Mais il a tellement ébranlé mes fondations que je n’y arrive pas. Aujourd’hui encore je me remets en question. Aujourd’hui encore je ne comprends pas comment j’ai pu être cette personne. Effacée, oubliée, triste, grise. Est-ce que je lui ai menti sur la marchandise ? Parfois, je doute. Mais je pense que non. Je pensais sincèrement être heureuse en pleine campagne. Ça na pas été le cas. Mais je n’avais pas pensé qu’il voudrait autant me changer non plus.

Il a marqué ma vie au fer. Rien n’est visible, mais l’intérieur n’est plus pareil. Mon cœur est fêlé. Mon égo froissé. Ma confiance en moi rapiécée. Mais, je me suis relevée. Seule. Parce que pour moi c’est important. Parce que depuis lui c’est encore pire. Je ne veux plus compter sur personne. Je ne peux pas. Mettre son cœur, son âme, dans les mains de quelqu’un en qui on a confiance et le voir vouloir modeler le tout à son envie, à son image, ça traumatise. Réaliser en plus qu’on a laissé faire, ça fait froid dans le dos.

La seule personne en qui j’ai confiance, c’est moi (et encore). Je n’aime pas la faiblesse. Je déteste savoir que j’ai été faible. Et je sais que je encore fragilisée et ça m’agace !!! Oh ! Ça ne se voit pas. Je ne ferais pas la même erreur deux fois. Et je sais aussi que c’est dommage. Parce que chaque personne est différente. Parce que les autres ne me feront pas ce coup là, encore une fois. Parce que beaucoup peuvent m’aider, à leur façon, avec plaisir. Sans me changer. Sans même demander quelque chose en retour. Mais je ne peux plus. Je veux bien aider. Mais je veux m’en sortir seule.

Et là, ce qui me fait bien chier. C’est que ce con à laisser plus de marques que je ne pensais. Alors que lui va bien grrrrr.

Alors faut pas se méprendre. Je ne lui souhaite pas de mal. Mais constater qu’on s’en remet difficilement alors que ce n’est pas le cas de l’autre… Ouais…

Quelqu’un a un coffre, très lourd, avec un gros cadenas que je pourrais balancer dans l’océan atlantique ?